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Chapitre 18

Lexie

Kaze me semble un peu tendu lorsqu'il revient. J'ignore qui l'a appelé, mais ces gestes sont plus
nerveux, même si son visage masque bien ses émotions. Rien à voir avec son état avant ce coup de fil.

 

- Ça va ? demandé-je doucement.
- Ça va.
- J'espère que ce n'était pas une mauvaise nouvelle.
- Non... c'était mon manager... J'ai un rendez-vous avec le label, précise-t-il après une légère hésitation.
- Oh... tu vas bientôt repartir à Miami ?
- Pas tout de suite... je n'ai pas fixé de date.

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Il y a un petit silence avant que je ne pose la question qui me brûle les lèvres depuis des semaines :
 

- Kaze, qu'est-ce qui s'est passé avec Chloé ? Pourquoi vous n'avez pas officiellement annoncé votre   rupture ? J'aimerais que tu me racontes ce qui s'est exactement passé. Ça me pèse de ne pas savoir.
- Après le décès de Riley... démarre-t-il d'une voix rauque, j'étais dans un sale état. Brisé mentalement. Je ne voulais plus voir personne et je me suis renfermé sur moi-même, avant de faire toutes mes conneries. J'ai commencé à boire, à sortir, à me défoncer dans des soirées, pour oublier. J'en suis pas fier... mais tu sais déjà tout ça par la presse. Bien sûr, avec Chloé, les choses ont commencé à se dégrader. Après la mort de Riley, plus elle essayait de se rapprocher de moi, plus je la repoussais. Je ne pourrais pas t'en expliquer les raisons. J'aurais dû trouver du réconfort auprès d'elle, mais je n'y arrivais pas. Elle tentait de me parler, de me raisonner, mais je n'avais pas envie de l'écouter. Qu'est-ce qu'elle savait de ce que j'éprouvais ? Elle n'a jamais perdu quelqu'un... À la fin, je lui en voulais presque. Cole a tenté de m'aider aussi, à sa façon, mais c'était différent. On se connaît depuis longtemps et, même si j'étais trop égoïste pour réaliser qu'il souffrait lui aussi énormément, le peu que j'écoutais m'a peut-être permis de ne pas toucher complètement le fond. Mais ce que j'essaye de t'expliquer, c'est qu'avec lui, je ne me braquais pas comme je me braquais avec Chloé...

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Il marque une  légère pause.
 

- Un matin, après une soirée alcoolisée, une de trop, je me suis réveillé avec une autre fille dans mon lit... Je... je... ne sais pas ce qu'il s'est passé, à vrai dire. Je ne m'en souviens plus ! Je suis sûr que je me suis couché seul, bourré... après avoir fumé trop de merdes...
 

Mal à l'aise, il passe une main dans ses cheveux, ses yeux fuyant les miens avant qu'il ne me regarde de nouveau.
 

- C'était imprudent et stupide. En me réveillant, je ne savais même pas si je l'avais baisée. Mais avant que je puisse réagir, Chloé a débarqué et piqué une crise... C'était la goutte d'eau de trop pour elle. Honnêtement, c'est une chic fille. Elle ne méritait pas ça, une telle humiliation. En fait, je suis peut-être bien ce salaud que je prétendais ne pas être lors de notre première conversation sur ce sujet. La fille a dit qu'on avait bien couché ensemble...
- Tu n'en sais rien, Kaze ! Elle a peut-être tout inventé.
- J'ai merdé, Lexie, et j'ai fait beaucoup de mal à Chloé.
- C'est elle qui a rompu ? demandé-je la gorge sèche.

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- Oui et non... Elle m'a hurlé qu'elle en avait assez de mes conneries, qu'elle ne pouvait plus supporter tout ça... et moi, je crois que j'étais tout simplement soulagé quelque part. En fait, j'ai compris qu'après la mort de Riley, j'avais cherché à m'éloigner d'elle au fil du temps. Je suis persuadé que si elle avait vraiment été la bonne... je ne l'aurais pas rejetée comme je l'ai fait. Mais ses mots ne me touchaient pas à l'époque... Sa façon de me parler... c'était comme si je dérangeais sa petite vie. Je suis peut-être dur envers elle, car c'est vraiment une fille bien, mais c'était ce que je ressentais. Je crois que si elle avait vraiment été la bonne personne pour moi, aucun gouffre ne se serait creusé entre nous... Alors quand elle a parlé de rupture après cette nuit-là, j'ai été tout simplement soulagé.
 

Je ne dis rien, immobile.
 

- Je ne l'ai pas retenue. Je n'ai pas tenté de recoller les morceaux ou de me battre pour la garder. Je n'en avais pas envie. Si elle n'a pas annoncé notre rupture officiellement c'est parce que ses agents lui ont dit que ça lui ferait une mauvaise publicité.
- Et cette fille qui était dans ton lit ?
- Des avocats s'en sont occupés.
- J'ai honte d'avoir laissé tomber mes potes, Cole et Dave, avoue-t-il d'un ton poignant. Et je suis aussi désolé d'avoir déçu un tas de fans qui croyaient en moi. D'avoir déçu une personne comme toi. Mais aujourd'hui, j'ai pris une décision. Je vais voir pour officialiser notre séparation.

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- C'est une bonne chose...
- Je suis tellement heureux avec toi, ma puce. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie.
- Moi aussi, je suis heureuse. Et tu es aussi la plus belle chose qui soit arrivée dans ma vie.

 

Et d'un mouvement rapide, il me soulève dans ses bras pour me porter jusqu'à son lit où il me fait l'amour passionnément.

 

Le lendemain, on passe de nouveau une superbe journée dans ce petit paradis. Et puis, toutes les bonnes choses ayant une fin, on quitte la villa.
Il me raccompagne jusqu'à ma maison.

 

- J'ai passé un superbe week-end, Kaze...
- Moi aussi... On se voit le week-end prochain ?
- Oui.

 

J'ai le pressentiment que ce sera le dernier qu'on partagera avant qu'il ne reparte à Miami. Mais toutes mes pensées cohérentes s'envolent lorsque sa main enveloppe ma nuque pour m'attirer à lui. On passe les minutes suivantes à s'embrasser sans pouvoir se lâcher.

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Quand je réussis à me détacher de lui, je le contemple une dernière fois avant de rentrer chez moi.

 

Le jour suivant, je reprend les cours. Je ne vis plus que pour nos conversations sur Skype et je compte les heures qui nous séparent de notre prochaine rencontre à Folly Beach.

 

Le week-end arrive très vite. On passe du temps au lit, sur la terrasse, sur la plage, savourant ces moments simples.
D'autres magnifique souvenirs à rajouter à tous ceux qui les ont précédés.

 

À quelques minutes de mon départ, on se tient devant ma Mini, c'est comme un mauvais film qui se répète.
 

- Dès que je pourrais, je te ferai venir un week-end à Miami, me dit-il de nouveau.
- OK.

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- Je prendrais ton billet...
 

D'un mouvement fluide, il me plaque contre lui et on s'embrasse follement, avec une note de désespoir. Et je monte dans ma voiture avant de démarrer les larmes aux yeux.

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