Sims Love Stories
Chapitre 5
Lexie
Septembre,
C'est reparti pour une deuxième année de fac ! Après un été ressourçant en famille, je suis heureuse et en pleine forme, parfaitement d'attaque pour cette nouvelle rentrée. D'ailleurs, dès le lendemain, je reprend aussi mon job de réceptionniste à l'hôtel Milton's Hight. Autant dire que je ne vais pas chômer !
La première semaine du mois de septembre se déroule à un rythme de plus en plus soutenu et je me familiarise vite avec mes cours, mon emploi du temps et mon job.
Le week-end suivant, j'arrive au Milton's Hight avec des poches sous les yeux. Cette semaine a été éprouvante, entre les cours et les révisions mon cerveau est saturé d'informations. J'enfile mon uniforme en vitesse et m'attache les cheveux avant de prendre mon poste derrière la réception de l'hôtel.
Au bout d'une bonne heure, je remarque enfin qu'il règne une animation bizarre dans tout le staff. Ma collègue Carmen semble s'agiter de plus en plus fébrilement derrière le guichet. Curieuse, je tourne la tête vers elle :
- Ca va ?
- Tu sais que c'est aujourd'hui ? me dit-elle en se rapprochant de moi.
- Aujourd'hui ? répété-je après un gros blanc.
- Oui... le cocktail de la fondation Elaina Cox.
Vu ma tronche, elle comprend que je plane à quinze mille.
- Mais tu étais où ? On en parle depuis des semaines, ici !
- Chez mes parents...
Surprise, Carmen fait une pause avant que ses yeux ne s'ouvrent comme des soucoupes.
- Ah oui, c'est vrai, tu viens de reprendre tes cours à la fac. Mais alors, tu n'es pas au courant ?
- Euh... non, lâché-je, déboussolée.
- La fondation Cox organise sa grande soirée, ici, à L.A, explique-t-elle d'un ton excité.
Et ce détail est supposé me mettre dans le même état ?
- OK... réponds-je lentement, toujours dans le brouillard.
- Chloé Sparks en fait partie !
Je n'ai pas le temps de réagir à ce nom qu'elle embraye :
- Elle est descendue ici, au Milton, et elle va arriver d'ici peu ! Elle ne reste qu'une nuit !
Le choc me laisse sans voix. Plantée sur place, la bouche mi-ouverte, je dois ressembler à une statue de marbre. Puis soudain, une grosse vague d'émotion déferle dans mes veines, pour une raison tout autre que la présence de cette fameuse star de ciné.
- Et Kaze Jonhson doit l'accompagner... continue Carmen.
Mes jambes manquent de se dérober et mon cœur s'affole dans ma poitrine.
- Mais il n'est pas descendu ici, explique ma collègue sur le ton de la confidence. Je crois qu'ils veulent éviter la tonne de paparazzis qui sont à leurs trousses depuis qu'ils ont officialisé leur relation.
Je hoche la tête comme un automate, incapable de déterminer si c'est du soulagement ou de la déception que je ressens à cet instant. Déçue qu'il n'ait pas réservé au Milton, ou soulagée de ne pas le voir fouler le hall de la réception, en couple, avec une superbe créature ?
D'ailleurs, quelle est la probabilité de rencontrer deux fois la même star dans sa vie ? Je retrouve peu à peu mes neurones, et la curiosité l'emporte.
- La fondation Elaina Cox ? demandé-je.
Carmen me répond à voix basse :
- D'après ce que je sais, Chloé Sparks a perdu sa meilleure amie qui souffrait d'une maladie très rare. Je serais incapable de t'en donner le nom. Après sa mort, elle a rejoint la fondation créée par les parents de la défunte, et deux fois dans l'année, ils organisent une grande collecte de fonds pour la recherche médicale. Ici, en Californie, et Chloé s'est faite porte-parole de cette cause.
- Comment tu sais tout ça ? lui demandé-je avec un regard étonné.
- Mon petit frère est ultra fan d'elle. Du coup, il traque tout ce qu'il y a à savoir sur elle, sur les réseaux sociaux et dans la presse.
Oui... cela me rappelle vaguement quelqu'un, il y a un temps, obsédée par une célébrité !
- Dommage que Kaze, le chanteur super sexy des Stoners, ne soit pas descendu chez nous, soupire ma collègue.
Sur le moment, le patron du Blue me revient en mémoire, et j'ai la profonde intuition que Kaze crèche chez lui. Ça lui ressemble de privilégier un copain, une occasion de revoir un proche, plutôt que de s'installer dans un hôtel luxueux.
Une pensée ridicule ! Puisque je ne sais rien de Kaze, ormis ce que les journalistes publient. Mais à coup sûr, se trouver à un endroit différent de celui de sa petite amie évite le bordel médiatique.
Je me donne une claque mentale en me traitant d'idiote. Je n'ai pas envie d'emprunter ce chemin qui risque à tout moment de se transformer de nouveau en obsession. Je discute encore quelques secondes avec Carmen avant qu'une vague de clients ne réclame mon attention. Et Dieu merci, car je suis vraiment déboussolée !
Plus tard, une rumeur commence à se répandre, comme quoi Chloé Sparks est arrivée par une porte privée, accueillie par le directeur de l'hôtel lui-même. D'ailleurs, deux personnes se présentent peu après devant Carmen afin de faire le check-in assorti de plusieurs demandes. Occupée avec d'autres clients, je suis plutôt soulagée que ce soit elle qui s'en charge.
Lorsque le rush se calme enfin, j'ai beaucoup de mal à me concentrer sur des tâches annexes. Pour une raison inexplicable, mes yeux reviennent régulièrement vers l'imposante porte d'entrée. Une heure plus tard, un brouhaha attire mon attention, et trois hommes entrent dans le grand hall de la réception. Je reconnais d'emblée le gabarit de deux gardes du corps, puis je le vois... LUI.
Superbe, comme toujours. Quelques mèches tombent sur son front, lui donnant un air rebelle, tandis que sa barbe de trois jours fait ressortir son côté bad boy.
Bouche bée, je le regarde avancer d'une démarche fluide, son aura incroyable attire tous les regards.
L'esprit en vrac, incapable de faire le moindre mouvement, je continue à le fixer, trop choquée pour réaliser que mon attitude manque à coup sûr de professionnalisme. Une quiche avec un cerveau de poisson ! Mais la suite de cette scène restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Dans un brouillard très confus, je le vois soudain tourner le visage de notre côté, balayant rapidement du regard le guichet, Carmen et moi-même, avant que sa tête ne fasse brusquement un quart de tour en arrière et que ses yeux ne reviennent direct sur moi. Mes jambes se transforment en guimauves et mon cœur tente de s'échapper de ma poitrine. Devant moi, Kaze ralentit subitement le pas pour s'arrêter net.
Et... il me sourit. Ce sourire que j'aime tant. Je lui souris aussi. Et là, oui là, il pivote, change de direction et marche vers moi d'une allure féline, ses prunelles plantées dans les miennes. Mes mains s'agrippent au guichet pour m'aider à garder mon équilibre.
Bon sang ! Quelle est la probabilité de le voir une deuxième fois ? De lui parler une deuxième fois ? Et qu'il vienne en plus vers moi... de lui-même ?
Il avance sans me quitter des yeux, un sourire dessiné sur les lèvres... comme s'il se rappelait parfaitement notre rencontre. Quand il s'arrête enfin devant le guichet, mon cœur se bloque dans ma gorge.
- Hey... lance-t-il de sa voix légèrement cassée.
- Hey... Euh... bon... jour, monsieur Jonhson. réponds-je, mortifiée par ma familiarité envers un client, car il est un client, je ne dois pas l'oublier !
Il éclate de rire face à mon balbutiement.
- Kaze... insiste-il. J'ai l'impression d'avoir pris dix ans depuis la dernière fois, ajoute-t-il, la mine amusée.
Puis il me dévisage d'un regard plus pénétrant.
- Le Blue ?
Bordel de Dieu il se souvient vraiment de moi !
- Oui... réponds-je.
- Tu travailles ici ?
- Oui, j'ai débuté ma deuxième année de fac, et je travaille ici, au Milton.
- Tu as réussi ta première année, félicitation.
- Merci...
- Tu veux ouvrir ton propre hôtel, c'est ça ?
Il se souvient de ce détail ! Incroyable ! Mon cœur va s'arrêter de battre s'il continue à faire des loopings dangereux.
Kaze se penche légèrement, dans une pose nonchalante.
- Tu as une très bonne mémoire, réponds-je.
- Oui, ça sert dans mon métier. Je suis moins ridicule sur scène. me lance-t-il d'un ton espiègle.
- La hantise d'oublier les paroles des chansons, hein ?
- Après quelques concerts enchaînés à une cadence infernale plus la fatigue des voyages, c'est un peu le risque !
- J'ai un peu suivi votre tournée et j'ai vu quelques extraits à la télé. C'était géant à Wembley !
L'enthousiasme de ma voix provoque un pétillement dans ses prunelles.
- Ouais, savoir que des groupes comme Queen ont marqué ce stade de leur empreinte, ça a été un moment particulier... répond-il avec passion.
A ce moment précis, je ressens de nouveau cette étrange connexion entre nous, plus forte que jamais. Ce sentiment que nos conversations prennent toujours une tournure plutôt confidentielle. Qu'il me lâche des trucs qu'il n'aurait jamais dits à une autre fan.
- Tu vis où exactement à L.A ? me demande-t-il soudain.
- Kaze... souffle une voix féminine derrière lui.
Cette voix bloque la réponse dans ma gorge et me fige sur place. Je vois Kaze se raidir légèrement et je dirige mon regard par-dessus son épaule. Chloé Sparks, la star internationale, se tient là, derrière lui, à quelques pas de mon guichet.
Elle est superbe, un sourire sympathique collé sur sa jolie bouche. Elle me jette toutefois un coup d'œil curieux.
Sur les photos, à la télévision, au cinéma, elle est magnifique ! Mais en chair et en os, coiffée et maquillée à la perfection, elle est à couper le souffle, particulièrement dans sa robe de soirée.
- On m'a prévenue que tu étais arrivé depuis quelques minutes... dit-elle avec douceur.
Kaze se tourne vers elle avec un sourire qui me noue la gorge. La jeune actrice s'avance et se colle contre lui pour lui donner un baiser. Je baisse directement les yeux, ne voulant pas assister à cet échange.
Mon estomac se tord.
- La limousine nous attend. entends-je.
Je lève de nouveau la tête et offre une attitude parfaite et courtoise. Étonnamment, Chloé m'observe avec un mélange de curiosité et... d'autre chose qui ressemble à une légère méfiance. Je note qu'elle pose une main sur le bras de Kaze, d'un geste possessif, marquant son territoire. Je dévie mon regard vers lui, le cœur lourd.
- C'était sympa de te revoir ici... me dit-il en souriant.
- Oui, ça a été un plaisir pour moi aussi. Bonne continuation ! réponds-je d'un ton naturel et en souriant également.
- Merci... dit-il avant de tourner les talons et de s'éloigner en direction de la porte d'entrée, Chloé Sparks à son bras, collée contre lui.
Le ventre noué, je baisse le regard pour ne pas voir ce tableau.