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Alexey

Nous arrivons sur le parking de notre immeuble à trois heures du matin. Nous montons les escaliers et arrivons à notre étage. 

Je me colle contre elle puis la plaque contre le mur du couloir. Elle passe ses bras autour de ma nuque et je l’embrasse à perdre haleine. Je suis prêt à me perdre en elle… si je m’écoutais, je la prendrais ici même.

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Tout à coup je la sens se raidir et me repousser. Qu’est-ce qui se passe encore, bordel de Dieu ?
Ses yeux sont écarquillés, elle est bouche bée.
Je me retourne et aperçois une fille devant la porte d’entrée de mon appartement, le problème c’est qu’elle est complètement à poil ! Je comprends mieux pourquoi Niki me regarde avec des yeux prêts à m’assassiner, et comme si ça suffisait pas, la fille enchaîne :
-« Encore un peu et j’ai failli attendre. Je vois que tu as ramené une copine ? Ok, va pour moi. Mais tu aurais pu me prévenir tout à l’heure ! »

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Eh merde ! C’est la meuf que j’ai un peu chauffée au club, alors que j’étais en colère contre l’absence de Niki. Mon cerveau est en ébullition.
 

-« Ne vous inquiétez pas, j’ai aucune intention de m’incruster dans ce qui était prévu. » dit Niki.
-« Mais moi ça me dérange pas ! J’ai l’habitude des excentricités de notre apollon. » décrète la nana.
-« Moi si. Je vous laisse donc finir ce qui a été commencé. »
-« Niki. Attends, c’est pas du tout ce que tu crois ! » essayé-je en la retenant.
Je me tourne vers la meuf à poil :
-« Et toi ! Arrête tes conneries ! Il n’a jamais été question que je passe la nuit avec toi ! »
-« Ah ? Pourtant c’est pas ce que tu m’as fait comprendre tout à l’heure au club. » minaude la nudiste.
-« Comment t’es rentrée ici, d’abord ? »
-« Ta charmante voisine, euh… Anouk ? A très bien compris de quoi il était question quand elle m’a vue, et elle m’a fait entrer. » me répond-elle.

Ok, je vais devoir avoir une conversation avec Anouk.
-« Lâche-moi ! » réplique Niki, alors que je la retiens fermement.

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-« Non, cette fille va se rhabiller et partir comme elle est venue. »
 

Je vois dans le regard de la nana une lueur de déception, peu importe qu’elle m’en veuille. La seule qui compte ce soir c’est Niki.
Putain mais pourquoi je l’ai draguée tout à l’heure aussi… Quel con !
C’était qu’un jeu, une sorte de vengeance quand j’ai compris que Niki viendrait pas au club.

 

-« C’est bien la première fois qu’on me fait un coup pareil ! Et pour cette tache ! » déclare la pétasse avec une moue de dégoût en regardant Niki.
Je ne réponds même pas, Niki vaut toutes les femmes que j’ai connues et même plus. Seulement là, je suis un peu trop occupé à ce qu’elle ne m’échappe pas.
Soudain, Niki a un réflexe que je n’attendais absolument pas, elle me percute le sommet du crâne avec le sien. Surpris je la lâche, elle ouvre et claque la porte de son appartement sans que j’ai le temps de la retenir, aussi déchaînée qu’une tornade.
Je me retourne vers la meuf, et sans ménagement, je ramasse ses fringues à terre puis la prends par le bras pour la faire sortir en la forçant à remettre ses vêtements.

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-« T’étais pas comme ça à l’époque. » me sort-elle.
-« Comment ça à l’époque ? »
-« Kruchiev, en Russie… On a fait un shooting ensemble, et on s’est envoyé en l’air une fois ou deux… T’en as fait du chemin depuis…»

 

Qu’est-ce qu’elle raconte, c’est quoi ces conneries ? J’essaye vainement de me souvenir d’elle en plissant mes yeux. 
-« Ecoute, je vais être franc, je me souviens pas du tout de toi, désolé. Et me connaissant, ça m’étonnerait que j’aie eu envie de remettre ça avec toi. »

Bon, ok, c’est pas très cool de ma part, mais je suis légèrement en colère là !
Elle me regarde avec des yeux brillants. Oh pitié, pas ça… elle va pas pleurer.
Sauf que ce que je prends pour de la peine est en fait de la rage et je reçois une gifle.

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Bordel, en quelques minutes, je viens de me prendre un coup de boule de Niki et une baffe magistrale.
Elle descend les escaliers rageusement et claque la porte du hall d’entrée derrière elle. Là au moins, elle a compris.

 

Je retourne devant l’appartement de Niki et frappe doucement, je me doute bien que la porte restera fermée. J’essaye machinalement de tourner la poignée et, surprise, la porte s’ouvre. J’entre éclairé par la lumière venant de la chambre, j’entrebaîlle la porte et je la vois. Elle est là, de dos, en lingerie de dentelle noire. Je reste sans voix, elle est à couper le souffle.

 

-« Elle s’est cassée. » déclaré-je ne sachant pas trop quoi dire d’autre pour ma défense.
-« Tu l’as sautée ? » me demande-t-elle.

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Nikita

Je commence à redescendre de mon état de super-woman, je crois que la douche froide a été cette fille nue devant sa porte.
Il l’a sautée, elle aussi, et il n’a aucun souvenir d’elle. C’est pas ce que je veux. Je veux qu’il se souvienne de moi. J’ai envie de plein de choses avec lui. Du sexe, mais aussi de l’amour. Même si je suis consciente qu’il ne changera peut-être jamais. Il est lui…

Le vapeurs d’alcool endommagent encore mon cerveau, j’ai du mal à réfléchir, car malgré tout, j’ai envie de lui.
 

-« Apparemment. » répond-il.

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-« Et tu t’en souviens même pas ? » demandé-je de ma voix la plus normal possible.
Je me rends bien compte qu’elle est tout sauf normale ma voix.
-« Allez viens, mon coeur, il est temps d’aller dormir. » me murmure-t-il.
-« Ah, et en plus t’as même pas envie de moi ? »
-« T’as pas idée à quel point j’ai envie de te faire l’amour, Niki, mais pas comme ça. »
-« Comme quoi ? »
-« En me traitant de fumier demain matin. Quand j’entrerai en toi, je te veux tout à moi corps et âme, ça sera pas seulement physique. »
Il me prend dans ses bras et me soulève pour m’embrasser.

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Il me porte ensuite sur mon lit et m’allonge sur le matelas. Ses doigts caressent mes cheveux, la courbe de ma joue et celle de mes lèvres.
-« Embrasse-moi. » murmuré-je.

Il sourit, je suis folle de ce sourire irrésistible. Je regarde une fois de plus son visage parfait. Je fais partie à présent de la longue liste de ces femmes qui bavent devant lui. Il presse sa bouche contre la mienne qui s’ouvre déjà, mais je n’ai pas la satisfaction de recevoir ce que j’attends, un baiser sulfureux qui embraserait mon corps tout entier. Ce léger baiser fait disjoncter mon esprit par la tendresse et le respect que je ressens.
 

Il s'allonge contre moi et alors qu’il prend ma main dans la sienne, je lève les yeux vers lui et lui pose la question qui me taraude.
-« Est-ce que tu m’aimes, Alex ? »

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Il ferme les yeux un instant. Merde, c’est pas bon signe ça. Pourquoi a-t-il fallu que je pose cette putain de question ? Voilà, je recommence, il me faut toujours plus. Qui, à part moi, ne peut se satisfaire de ce qu’on lui offre ?
Il ne répond rien. J’en déduis que la réponse est non, bien qu’il plaque son corps contre le mien et m’enlace.

 

-« J’en sais foutre rien, mon coeur, mais je crois que j’en suis pas loin. »

Je reste sans voix. Bon c’est pas un oui, mais c’est pas non plus un non. Je ferme mes paupières en lui souhaitant bonne nuit, il me murmure tendrement :
-« Fais de beaux rêves. »

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