Alexey

Je sens la nervosité de Niki à la manière dont elle me serre la main dès notre arrivée à la gare. Ses ongles s’enfoncent dans ma paume. Je suis quand même très fière qu’elle réussisse à vaincre sa peur, il ne faut pas oublier qu’elle sort d’un confortable cocon de quinze jours.
Le train d’Elisabeth vient d’arriver et Niki saute dans les bras de sa mère pour une larmoyante embrassade.
-« Tu m’appelles en arrivant, hein maman ? »
-« Promis, ma chérie, et toi tu prends soin de toi, d’accord ! Alex, je compte sur vous pour la dorloter. »

-« Ne vous faites pas de soucis, je veillerai au grain. » lui répondis-je.
Elisabeth monte dans le train, nous lui adressons des au revoir, puis rejoignons ma voiture.

Nous rentrons à l’appartement de Niki vers 14h, je me mets directement à la préparation du repas, mais je n’ai aucun mérite, puisque nous sommes passés chez le traiteur chinois.
Le chat en profite pour venir sentir ce qu’il y a dans les sacs. Je le regarde en fronçant les sourcils, ce dernier me lance un regard hautain comme à son habitude.
-« Bon, écoute moi bien toi, je vois bien que ma présence te gêne, mais il faut te faire à l’idée que ta maîtresse, c’est aussi la mienne. Ok ? »
Il pousse un miaulement mesquin et je prends une crevette que je lui fait sentir. Il se laisse attendrir et daigne renifler.
-« Si tu es sympa avec moi, je peux faire un effort pour devenir ton pote. Mais c’est donnant-donnant d’accord ? »
J’ai l’impression qu’il a compris, il plisse les yeux, miaule, puis s’approche et prend la crevette en ronronnant. J’ai gagné !

-« Tu te rends compte que tu viens de parler à un chat ? » me demande Niki qui revient de la chambre.
-« Ouais, on a décidé d’être cop… »
J’arrête de parler en me retournant. Je ne sais même plus ce que je suis en train de dire d’ailleurs. Niki vient de se changer, elle porte une petite robe légère, courte, très courte.
C’est sûrement parce que je n’ai pas vu ses jambes depuis longtemps que j’ai un début d’érection. A moins que ce ne soit le décolleté échancré qui met en valeur sa poitrine. Quoi qu’il en soit, mon corps et mon cerveau ne fonctionnent plus très bien.

-« Tu trouves pas qu’il fait chaud ? » me demande-t-elle.
Elle hausse un sourcil en arborant un sourire sexy. Elle passe la bretelle de sa robe par-dessus son bras et fait de même avec l’autre. Si bien qu’en moins de deux secondes elle se retrouve en petite culotte devant moi avec un regard brillant d’excitation. Ma bouche s’ouvre, je respire enfin et mords ma lèvre inférieure. C’est de plus en plus difficile de me retenir de lui sauter dessus. Elle se met à danser lentement. Je déglutis… je commence à avoir chaud, très chaud…

Je me retiens de la plaquer contre un mur lorsqu’elle continue de se trémousser. Elle finit de me tuer en détachant ses cheveux retenus en chignon. Mes yeux se posent sur ses pieds nus et remontent lentement le long de ses jambes jusqu’à la chute de ses reins qu’elle balance sensuellement.
Mes yeux dévorent ses seins tendus, elle pose une main sur eux et je sais que je suis proche de mes limites.

-« Tu veux ma mort ? C’est ça ? » dis-je.
-« Mais je n’ai rien fait. » dit-elle d’un air innocent.
-« Tu m’allumes là ! » bafouillé-je.
-« Je réussis ? » me demande-t-elle mutine.
-« Mon coeur, mon jean me serre à un point que je me demande comment les boutons résistent encore à la pression. »
Putain, elle passe sa main sur mon entrejambe et la fièvre m’envahit d’un coup.
-« Tu veux danser, c’est ça ? » dis-je en essayant de retrouver une contenance.
-« Ca dépend de quelle manière tu es capable de me faire danser… »

Je lui offre mon sourire séducteur et la colle contre moi en posant mes lèvres sur les siennes, elle me rend mon baiser avec la même intensité.

Nous nous embrassons tout en dansant. Niki m’enlève mon tee-shirt et caresse mon torse. Je grogne de satisfaction lorsqu’elle détache ma braguette avec effronterie et fait en sorte que je sois libéré de mon pantalon qui tombe sur mes chevilles. Evidemment je m’en débarrasse rapidement.
Je balaye les sacs plus loin et la soulève en l’installant sur le plan de travail. Nous nous embrassons avec une sauvagerie intense qui décuple notre désir. Mes doigts glissent sous la dentelle de sa culotte, je lui retire et lance le petit morceau de tissus dans la pièce. Une fois que plus rien ne sépare nos intimités, ses jambes emprisonnent mes hanches pendant que mes mains caressent ses fesses. Elle s’arque contre moi afin que nos poitrines se touchent et se frottent mutuellement.
Elle pousse un gémissement, lorsque je pose ma langue sur son sein. Elle sort un préservatif et je m’enfonce en elle d’un seul coup de reins en calquant mes va-et-vient à son déhanchement. Je me sens aspiré par une sensualité intense et laisse l’orgasme nous emporter.

Je sais à présent que je ne pourrais plus jamais retourner à ma solitude tranquille. J’ai besoin de sa passion, de son corps et de ce délire manifeste qui nous transporte au summum de notre union.
Nous reste à présent à construire une vie suivant nos attentes, je suis prêt à tout pour garder cette place qui me semble être faite pour moi. Je n’ai plus peur de ce mal d’aimer qui m’a poursuivi jusqu’à maintenant. Nous reprenons nos souffles, mon front contre le sien.
Je retiens le corps de Niki à la force de mon bras.
Elle relève son visage, puis m’embrasse.

Nikita

Le lendemain matin, je soupire d’aise en buvant mon café sur la terrasse. C'est tellement bon, je suis merveilleusement bien. En même temps, comment se sentir autrement après la nuit que je viens de passer. Ce n'était pas simplement le partage d'un besoin physique, nous avons réellement fait l'amour. Je l'ai ressenti au plus profond de moi, sans jeu de mots de ma part.

Alex sort de la salle de bain. Je suis folle de lui, il me rend dingue, mais comment ne pas craquer, il est canon et si gentil avec moi.
Oui, je suis amoureuse, il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce que je ressens. Évidemment, j'ai peur… peur qu'il se lasse de moi et même s'il me rassure en me répétant que c’est impossible et que je suis la seule qui compte à ce point pour lui. J'avoue que ça me paraît trop beau, mais j'ai vraiment envie d'y croire.

-« Tu as quelque chose de prévu cet après-midi ? » questionne-t-il me sortant de mes idées romantiques.
-« Non, pourquoi ? »
-« J’aimerai t'emmener quelque part, si tu es d'accord. » dit-il en s'approchant de moi.
-« Hum… j'ai le droit de savoir où ? »
-« C’est une surprise… » dit-il en collant son torse contre mon dos et en m'enlaçant.
Je me laisse aller contre lui tout en fermant les yeux. Son odeur boisée m’enveloppe, je me sens à ma place dans ses bras.

Après être resté enlacer ainsi de longues minutes, je me dirige vers la salle de bain pour me préparer pendant qu'Alex boit son café.
Une fois douchée, je me dirige dans ma chambre pour choisir une tenue. J'opte pour une petite robe légère. Mon portable sonne, c'est Ashley.

-« Salut Ash ! »
-« Salut ma belle, alors ça va ? »
-« Oui et toi ? »
-« Pas mal. » répond-elle.
-« Alex m’emmène quelque part cet après-midi… Il est vraiment adorable avec moi. Pour le coup, tu t'es gourée sur toute la ligne ma belle. »
-« C’est clair, je reconnais que j'ai eu tort. »
-« Whouaou ! Tu reconnais tes torts, toi ? Serais-tu malade ? »
-« Très drôle. De toute façon il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis, c'est bien connu et comme je suis loin d'être une conne ! »
-« Toujours le dernier mot, toi. »
-« Ouais, c'est ce qui fait mon charme ! »
-« C’est ça ! » dis-je en riant.
-« Comment vont les autres ? »

-« Oh eh ben, apparemment pas trop mal. Keiji emménage dans son appartement aujourd'hui et puis Ricci, depuis qu'il habite au-dessus du club, on le voit pas beaucoup. Il doit grave en profiter le coquin ! »
-« … »
-« Ashley ? T’es là ? »
-« Oui. Je voulais te proposer une soirée fille, ce soir. »
-« Ash. C'est encore trop tôt, j'ai pas trop envie de sortir. »
-« Je te parle pas de sortir, on pourrait faire ça chez toi, j'ai vu Barbara ce matin et elle n'a pas ses enfants ce week-end, ça serait cool de faire une soirée toutes les trois. »
-« Hum… ok. C’est une bonne idée. »
-« J’ai toujours de bonnes idées ! Et puis comme ça Alex pourra aller au club et nous, eh ben on te tiendra compagnie… »
-« Ca me va, en plus ça m'embêtait qu'il aille pas travailler à cause de moi. »
-« Génial ! On se dit à 20h ? »
-« Oui, pas de soucis. »
-« Bon aller, je vais aller courir, j'ai remarqué un joggeur hyper canon l'autre jour et on s'est donné rendez-vous. Bisous ma belle.

Je raccroche, elle ne changera jamais. Le principal c'est qu'elle se sente mieux, son passé l’a assez pourri.

Lorsque j'arrive dans le salon, je trouve Alex en train de jouer avec Merlin.
-« Tu es prête ? » dit-il en levant les yeux vers moi.
-« Oui. Je viens d'avoir Ashley au téléphone, elle veut faire une soirée filles ici ce soir. C’est une bonne idée et, comme ça, ça te permettra d’aller travailler un peu, sans t’inquiéter pour moi. »

Il me regarde avec ses yeux de cocker.
-« Donc ça veut dire qu’on dormira pas ensemble ce soir…? »
Je souris et m’approche de lui pour l’embrasser tendrement.
-« Oui, exactement… On peut se passer de s’envoyer en l’air une nuit, non ? »

Alexey

Je ne réponds rien, je vais pas commencer à faire mon grincheux de service. Elle a le droit de passer une soirée entre nanas, et puis ça lui fera du bien. Mais bon, ça fait chier… Et puis demain elle sera toute à moi, et après-demain aussi et… tous les jours suivants.

-« Et vous allez faire quoi ce soir ? » dis-je curieux.
-« Apéritif, manger et des trucs de filles. »
-« C’est-à-dire ? »
-« Je sais pas moi… des trucs de filles ! »
-« Allez, dis-moi. Vous parlez de vos mecs ? Tu vas dire quoi sur moi ? Je sais… Que je suis le meilleur coup de toute ta vie ! » déclaré-je avec une fierté très masculine.

Elle me lance en regard en coin.
-« Je vais surtout leur dire que tu en as une toute petite et que tu es un éjaculateur précoce juste pour faire descendre de quelques degrés ta suffisance ! »
-« Tu n’oserais pas ! »
Elle en serait capable, j'en suis certain, pour le coup je fais moins le malin et son regard rempli d'arrogance me fait dire que j'ai raison.
-« Tu paries ? » me questionne-t-elle complètement sérieuse.
-« Euh non… Mais tu mentirais et tu le sais. » dis-je pour me défendre.
-« Elles ne le sauront jamais donc c'est pas grave. » se moque-t-elle.
-« Tu serais vraiment capable de faire ça ? »

Elle me sourit telle une démone, ses yeux brillent comme les feux de l'enfer. J'ai ma réponse.
-« Si tu fais ça, je serai obligé de prouver que tu as tort. » continué-je.
Elle lève ses sourcils, interrogatrice.
-« J’ai une réputation à tenir mon cœur, je serai donc obligé de draguer quelques nanas en boîte et prouver que ce que tu as dit sur moi est complètement faux. »
Je vois à son visage qu'elle est en train de s'énerver. J'adore quand elle est jalouse.

-« Si tu fais ça Alex… je te jure que… Je ne plaisante pas, si j'apprends que tu as passé la soirée avec une autre, je te promets que je te castre et qu’ensuite t'es un homme mort et si besoin je romps avec toi ! » affirme-t-elle très sérieuse.
-« Tu auras du mal mon coeur ! » dis-je en riant.
-« Ah ouais ? »
-« Ben oui. Si je suis mort, tu ne pourras pas rompre et tu ne me castreras jamais, car tu as trop besoin de ce qu'il y a ici. » déclaré-je en posant ma main sur mon entrejambe.
-« Tu sais quoi, tu m'énerves là. »
-« Moi aussi je t'aime. » dis-je ironique.
-« Bon, très bien, eh ben je me vengerai et je retrouverai bien quelqu'un qui pourra m'apporter autant que toi ! »

Là, c'est vraiment pas marrant. Qu'est-ce qu'on dit déjà ? Tel est pris, qui croyait prendre. Elle est ravie que je ne réponde pas.