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Chapitre 6

Kaze

Une fois arrivés au gala de bienfaisance, Chloé m'attrape par le bras et m'entraine discrètement dans les vestiaires de la salle de réception. Je sais déjà le genre de questions qui lui passent par la tête. D'ailleurs, la première déboule de ses lèvres à peine la porte fermée.
 

- Tu la connais ? Qui c'est ?

 

Je pivote légèrement vers elle en répondant d'un ton détaché :
 

- C'est une fan que j'ai rencontrée dans le bar d'un pote, avant de partir en tournée.
- Une fan... Et tu t'es souvenu d'elle ? questionne-t-elle avec étonnement.

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Eh oui... c'est plutôt bizarre, surtout après tout ce temps ! Je ne vais pas prétendre le contraire. Mais qu'est-ce que je peux rétorquer à ça ? Que j'ai effectivement reconnu cette fan dès la première seconde, alors qu'on a discuté en tout et pour tout seulement quelques minutes ? Qu'à l'instant où j'ai fait le lien avec l'étudiante rencontrée au Blue, une putain d'envie d'aller vers elle et de lui parler a tout balayé sur son passage ? Que j'ai une nouvelle fois senti une connexion spéciale pendant notre conversation, et qu'elle est encore plus canon que dans mon souvenir ?
 

Je me flanque une bonne tape mentale pour remettre de l'ordre dans ma tête. Avec un petit haussement d'épaules, et en ignorant ce léger malaise en moi, je répond d'un ton le plus neutre possible :
 

- Elle est aussi de Los Angeles, elle m'a vu jouer à nos débuts dans un bar local.

 

Chloé hoche lentement le menton, et repousse d'une main nerveuse une mèche derrière son oreille.
 

- Tu semblais... vraiment l'apprécier...
 

Je n'ai jamais vu Chloé aussi peu sûre d'elle. Je lui prend la main et la porte à ma bouche pour lui embrasser les phalanges.
 

- C'est une fille sympa, Chloé, qui est de mon coin et me rappelle de bons souvenirs. C'est tout... rajouté-je.

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Mais là, maintenant, j'éprouve vraiment le besoin de couper court, parce que cette rencontre me perturbe plus que je ne veux l'admettre. Et quand on y pense, c'est plutôt fou d'être tombé une deuxième fois sur cette fille !
 

- Assez parlé d'elle ! lancé-je en souriant d'un air canaille.
 

Puis, d'un long regard éloquent, je balaye la silhouette magnifique de Chloé qui porte une robe très sexy.
 

- Tu es superbe, je te l'ai dit ?
 

Ses yeux pétillent et la lueur inquiète dans ses prunelles s'évanouit. Un petit sourire détend ses traits, tandis que son index se pose sur ma cuisse. Elle le fait glisser dans une lente caresse en direction de la braguette de mon pantalon.
 

- Non... tu ne me l'as pas dit. me répond-elle.
- Impardonnable...

 

Je me penche vers elle et nos lèvres se rencontrent. Sa bouche s'ouvre sous la mienne, accueillant ma langue.

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Sachant que nous sommes attendus, le baiser ne dure que quelques secondes. Chloé s'écarte légèrement, la respiration haletante.
 

- J'ai hâte qu'on soit seuls, chuchote-t-elle, son souffle tiède caressant mon visage.

 

Quelques minutes plus tard, nous entrons dans un immense hall où se tient toute la jet-set friquée de Los Angeles, ainsi que d'autres personnalités venues spécialement de différents coins des Etats-Unis.
A cet instant, mon portable vibre dans la poche de mon pantalon. Quand je le saisi, je m'aperçois que c'est Cole. Je lève les yeux vers Chloé.

 

- Hey, je vais prendre cet appel et je te rejoins dans la salle.
- Ok... Je viens de voir les parents d'Elaina. me répond-elle.

 

Je lui souris et m'éloigne. Je m'engage dans un couloir pratiquement désert, décroche, et la voix de Cole s'élève au bout de la ligne.
 

- Salut, mec !

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- Salut, vieux, un problème ?
- Non, ça roule ! Je voulais juste t'informer que j'étais moi aussi à L.A et je me suis dit qu'on pouvait rentrer ensemble à Miami ?
- Je viens te chercher demain si tu veux ? proposé-je.
- Je veux bien.

 

Il me donne une adresse que je saisis sur l'appli de mon portable.
 

- Allez, je te laisse je suis attendu. On se voit demain !
- Ok, mec. A plus !

 

Je regagne la salle et vois Chloé, près d'un couple, me faire signe. Je la rejoins, un sourire de circonstance plaqué aux lèvres. Même si j'ai à présent l'habitude de ce genre de réception, je ne me sens pas plus à ma place, ce soir, parmi tous ces gens, qu'au tout début de ma carrière. La photo d'Elaina Cox, fauchée trop jeune par une maladie de merde, attire mon attention, et je me dis avec détermination que je peux supporter tout ce fric, ce snobisme et les journalistes pour cette bonne cause.

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Le lendemain, Chloé part très tôt pour l'aéroport. A la fin du gala, elle m'a demandé de venir au Milton pour y passer le reste de la nuit. J'ai hésité un quart de seconde et j'ai accepté dans la foulée. Mais quand on est arrivés dans le hall, j'ai été soulagé de voir qu'une autre personne avait pris la place de Lexie à la réception. Je n'ai pas voulu analyser les raisons de ce soulagement.
 

Le SUV qui ralentit me fait revenir sur terre. Le chauffeur/garde du corps qui m'accompagne dans mes déplacements me confirme qu'on est arrivés. Je jette un coup d'œil vers une petite maison nichée au fond d'une allée dans une impasse déserte. Je sors du véhicule et envoi un texto à Cole, le dos appuyé contre la portière.
 

Après quelques minutes, la porte d'entrée s'ouvre et mon pote apparait. Il s'avance joyeusement vers moi et j'entoure ses épaules de mon bras en l'attirant contre moi.

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- Allez, vieux, monte dans la voiture, on a un avion à prendre !
 

Je grimpe derrière lui et le SUV démarre en direction de l'aéroport.

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