Sims Love Stories
Chapitre 23
Kaze
Je suis resté plus longtemps que prévu à L.A. Une bonne semaine. Durant tout ce temps, Lexie ne m'a pas quitté, hormis pour se rendre à certains cours qu'elle ne voulait pas louper, escortée de Milo. Après la tornade médiatique des premiers jours, l'université a rapidement pris des mesures pour empêcher les paparazzis d'envahir le campus, ce qui m'a soulagé.
Et avant de regagner Miami, j'ai engagé un garde du corps de confiance pour l'accompagner dans ses déplacements si nécessaire.
Le dimanche, elle a rappelé son frère et, dans la foulée, elle a téléphoner à ses parents. Si tous sont encore sous le choc, ils ont bien pris la nouvelle. De mon côté, j'envisage de les rencontrer dès que possible afin de leur montrer que Lexie et moi, c'est du sérieux. Et j'ai envie de les connaître, sa famille paraît vraiment cool. D'ailleurs, sa conversation avec son frère m'a beaucoup amusé.
Bien sûr, depuis le baiser au Dark, les médias pètent des câbles. Bien que tout ce cirque soit vraiment chiant, je suis quelque part soulagé. Je réalise de plus en plus à quel point la situation m'a pesé.
Je ne veux plus voir Lexie en cachette ! Je veux vivre notre relation en plein jour, comme tous les couples amoureux.
Je suis fou d'elle et je veux que le monde entier le sache.
Notre relation à présent révélée au grand jour, j'envisage de trouver un pied-à-terre à L.A. A l'inverse de Lexie, il sera facile pour moi de faire les allers et retours entre la Californie et la Floride. Le temps déjà qu'elle termine ses études.
A peine de retour à Miami, je m'apprête à aller faire une séance de sport dans la petite salle aménagée au sous-sol, lorsque mon portable sonne au même moment. Milo.
- Kaze, c'est Chloé, elle veut te voir.
Je ne suis pas vraiment étonné. Je m'y attendais à vrai dire, sachant qu'elle est de retour à Miami depuis la veille.
- OK.
Je vois sa voiture remonter la grande allée et se garer devant le perron. Je m'approche pour l'accueillir et je remarque les cernes qui soulignent ses yeux.
- Chloé, salué-je.
- C'est à cause d'elle, n'est-ce pas ? C'est cette nana qu'on a vue au Milton, attaque-t-elle d'emblée. Je l'ai reconnue dès que j'ai vu sa photo sur les réseaux sociaux.
- Tu veux entrer pour en parler au calme ?
- Non ! Tu as rompu à cause d'elle ? répète-t-elle.
- Elle n'a rien à voir avec notre rupture, Chloé, répond-je avec fermeté. C'était fini depuis longtemps et tu le sais.
- Tout ce temps, après la mort de ton frère, ça n'a pas été facile, Kaze ! Tu m'as poussée à bout ! s'exclame-t-elle, blessée. Et le pompon a été cette fille que j'ai découverte dans ton lit ! Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je n'arrivais plus à t'atteindre ! J'ai cru que la peur de me perdre allait te faire réagir... mais tu avais toujours eu cette étudiante dans la tête, n'est-ce pas ? Tu crois que je n'avais pas remarqué comment tu étais après votre rencontre au Milton ?
Je m'approche d'elle et inspire profondément pour éviter que cette conversation ne dérape.
- On a vécu une belle histoire toi et moi, mais je ne suis pas l'homme qu'il te faut, Chloé. Je ne l'ai jamais été.
- Tu aurais pu avoir la franchise de me dire que tu sortais avec elle, jette-t-elle, ignorant mes propos. Lorsque tu es venu me voir pour qu'on rompe officiellement, tu aurais pu me dire qu'elle était dans ta vie. Les médias avalent votre petite histoire mais elle était déjà dans ton lit, n'est-ce pas ?
- Elle est revenue dans ma vie, après notre rupture... non officielle, rappelé-je.
- Dis-moi, durant tous ces mois, est-ce que tu pensais à elle quand tu étais avec moi ?
- Ne déforme pas tout, Chloé, on a vécu de très bons moments ensemble ! Je suis désolé pour le mal que je t'ai fait, notamment l'épisode avec cette fille... Mais un jour, tu trouveras la bonne personne qui te rendra heureuse dans les bons comme dans les mauvais moments, et tu réaliseras vraiment que je n'étais pas celui qu'il te fallait.
- Si tu m'avais laissé une chance...
- Non, coupé-je en secouant la tête, j'avais des sentiments pour toi, Chloé, mais je n'étais pas amoureux de toi.
Je la vois blêmir, mais je me dois d'être honnête avec elle :
- Je suis venu te voir pour nous sortir d'une situation qui s'enlisait depuis des mois. Tu avais rompu, Chloé ! Dans ta tête, tu avais rompu.
- Je pensais que ça te ferait réagir... Je savais quelque part que tu n'étais pas dans ton état normal... La mort de ton frère...
Je l'interromps de nouveau :
- Après sa mort, j'aurais voulu pouvoir m'appuyer sur toi dans ces moments tellement difficiles, trouver du réconfort, mais je n'y arrivais pas. Je n'arrivais pas à me raccrocher à notre histoire pour me sauver du gouffre dans lequel je m'enfonçais. J'ai vraiment compris, là... que je n'étais pas amoureux de toi... et que c'était terminé depuis des mois. Je n'étais pas en état pour prendre les devants.
Je vois son mouvement de recul, comme si je venais de la frapper. Au fond de moi, je suis désolé de lui faire autant de mal, mais parfois, on fait plus souffrir les gens en cherchant à atténuer la vérité.
- Tu aurais pu être plus honnête avec moi... dit-elle d'une voix rauque.
- Je n'étais pas en état... tenté-je d'expliquer de nouveau.
- Non... coupe-t-elle vivement, je ne parle pas de ça, même si, effectivement, tu aurais pu être plus honnête au niveau de tes sentiments. Je te parle de cette fille, de cette étudiante... tu aurais pu m'en parler. Je méritais de l'apprendre de ta bouche, et non par les journalistes.
- Quand, Chloé ? Dis-moi quand ? m'exclamé-je. Quand je t'ai demandé qu'on reste amis, tu ne m'as pas répondu. Et tu n'es jamais revenue vers moi. Tu ne veux pas de mon amitié ? Dans ce cas, ce qui se passe dans ma vie ne regarde que moi. Et je ferai toujours tout pour protéger Lexie.
- Comme la vie a soudain l'air facile pour toi...
- Facile ? m'emporté-je, cette fois-ci en colère. Non, ce n'est pas facile. Tes parents sont divorcés, mais tu les as au moins tous les deux ! Ta sœur ? Tu peux lui téléphoner tous les jours... Avec mon frère, moi, je n'ai plus ce luxe ! Alors, non, ma vie n'est pas si facile que ça ! Tu as besoin actuellement de te raccrocher à quelque chose... qui n'existe plus entre nous. Quelque chose qui s'est brisé il y a des mois. Et tu le sais au fond de toi. Tu t'y cramponnes pour de mauvaises raisons... Je ne te comprends pas, Chloé...
Nos regards restent vissées l'un à l'autre dans un silence lourd. Elle me dévisage de très longues secondes. Soudain, d'une démarche raide, elle fait volte-face sans un mot et remonte dans sa voiture pour partir.
Je me frotte les tempes, triste. Est-ce que j'ai été trop dur ? Qu'importe la manière, une rupture est toujours délicate, mais j'ai été sincère !
Avec un soupir et le cœur un peu lourd, je descend au sous-sol, dans ma salle de gym.
Le lendemain j'envoie un message à Lexie :
Moi : Hey, ma puce, ça va ?
Lexie : Hey, ma rock star, Nina est folle de ton garde du corps ! Elle ne me parle que de lui !
Moi : Lol... et les cours, la fac ? Ça va ?
Lexie : Oui, ça va... on me regarde encore comme si je venais de débarquer de la planète Mars, mais ça va. Mes copines m'entourent bien et les profs sont supers aussi. Tout va bien, t'inquiète. La situation est... presque normale.
Elle me manque tellement ! Mais je vais pas tarder à la revoir. Je dois terminer deux ou trois trucs ici, et hop, je sauterais dans le prochain avion pour profiter plus longtemps de ma petite nana.
Moi : Je t'appelle.
Elle décroche à la première sonnerie.
- Hey, mon amour.
Je souris.
- Hey, mon cœur. Tu es sûre que tout va bien ?
- Oui, ne t'inquiète pas. Je gère. Au Milton, les nanas sont toutes un peu excitées, mais elles me font rire. Et Chloé ?
- Pas de nouvelles.
La veille, je lui ai rapporté notre dernière entrevue. Je l'ai sentie partagée entre deux sentiments. D'une part, Lexie comprend la réaction de Chloé, sa tristesse et d'autre part, elle est soulagée que je n'aie pas cherché à enrober les choses avec mon ex. Mais je préfère changer de sujet.
- J'ai des infos pour la maison à L.A, annoncé-je. Les propriétaires sont prêts à me faire un bail d'un an.
- Oh, c'est super...
Elle pourra ensuite venir s'installer à Miami avec moi et trouver sa voie professionnelle.
- Mes parents veulent absolument te rencontrer.
- Est-ce que je dois avoir peur ? la taquiné-je.
Elle rigole.
- Seulement de mon frère, il va te saouler. Crois-moi ! Il n'en revient toujours pas. Au fait, il est vraiment content que tu aies pu récupérer... cette photo. Il est heureux de l'avoir prise en son temps...
- Moi aussi, j'en suis heureux, et je le remercierai bientôt en personne. Hey, Lexie, il faut que j'y aille, Dave et Cole m'attendent. Je t'appelle plus tard.
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi.