top of page

Nikita

Il est 19h, je rentre du boulot et je suis claquée. Non pas que ma journée ait été plus dingue que les autres, mais j'ai du mal à me remettre de mon week-end. 
Je ne rêve que d'un bon bain, un bon repas et mon lit !

 

En ouvrant la porte du hall d'entrée, je me demande si je vais croiser Alex. A cette heure, ça m'étonnerait qu'il soit déjà rentré chez lui.
Arrivée à mon étage, je ne peux m'empêcher de regarder vers sa porte, je tends l'oreille et n'entends aucun bruit.

Je dépose mes affaires sur mon plan de travail et me verse un verre d'eau que je bois d'une traite. Il fait vraiment très chaud. Les médias parlent du réchauffement climatique, même cette pauvre planète devient folle... Pas étonnant que les êtres qui la peuplent le soit aussi.
Merlin m'accueille avec quelques miaulements de satisfaction et en se glissant contre mes mollets, je le prends dans mes bras pour le câliner. Il se met à ronronner instantanément lorsque je lui gratte le dessous du cou, son endroit préféré.
Au bout de quelques minutes il décide qu'il est temps pour lui de redescendre et il saute habilement de
mes bras pour atterir sur le canapé.

 

Il fait une chaleur à crever dans l'appart, je sors m'aérer sur ma terrasse. Alex est sur la sienne... Merde !
Il ne m'a pas entendue, il est allongé sur son canapé avec ses lunettes de soleil... Il dort ?
Apparemment oui, ce qui me permet de le reluquer impunément.

Il est torse nu, une fois de plus, j'admire la puissante musculature de ses abdos superbement dessinés qui me font baver, il ne porte qu'un jean, ça doit être une tenue qu'il affectionne...
Mon regard se pose sur ses pieds nus et remonte lentement sur ses jambes, je me demande s'il porte quelque chose sous son jean et je laisse mon imagination l'emporter sur des images quelque peu enflammées.
Bon OK, carrément obscènes, j'avoue ! Bordel, ce mec me met dans tous mes états...

 

-« Tu veux que je l'enlève ? » questionne-t-il.
Je sursaute et sens mon visage rougir. Putain, je viens de me faire prendre en flagrant délit d'espionnage sensuel, la honte !

 

-« Tu sais, il ne tient qu'à toi pour que ça devienne réalité... » ajoute-il en se relevant et en posant ses lunettes sur sa table basse.
-« N'importe quoi ! Je voulais pas te réveiller, c'est tout ! »

-« OK comme tu veux... Comment s'est passée ta journée ? » dit-il en s'approchant de moi.
-« Fatigante, je suis naze, je crois qu'il va me falloir encore un jour pour me remettre de la soirée ! »
-« Petite nature ! » se moque-t-il.
-« Et toi ? » demandé-je poliment.
-« Les travaux du club ont commencé, Ricci et Keiji y sont encore, j'ai voulu donner un coup de main et je me suis défoncé le dos, en aidant à porter un meuble lourd, c'est pour ça que je suis là... »
-« Tu as été voir un médecin ? »
-« Non, j'ai pris des cachets, ça va bien finir par passer. »
-« Tu devrais peut-être consulter, on ne sait jamais, il te faut sûrement des massages. »
-« Tu te portes volontaire ? »

Je hausse mes sourcils, avec une moue dubitative.
-« Tu me prends pour ton infirmière ? »
-« C'est assez facile de t'imaginer dans le costume, en effet... »
Déclaration qui permet à mes joues de rougir un peu plus encore.
-« Eh ben, désolée de te décevoir, mais comme je te l'ai dit je suis HS, il faudra t'en trouver une autre... »
-« Tu es sans coeur. Moi qui pensais que tu me soignerais, je suis hyper déçu. »

 

Je lève les yeux au ciel en soupirant et rentre chez moi, le laissant sur sa terrasse.
-« Bonne soirée ! »
-« Bonne soirée... » répond-il un brin moqueur.

 

Alexey

Le lendemain, je souffre horriblement, j'ai passé la nuit à me shooter au paracétamol. A mon avis, ces cachetons sont des placebos, la douleur est encore plus vive que la veille.

Keiji a signé les papiers et va donc devenir mon voisin. En passant pour m'annoncer son acquisition, il a croisé Anouk et lui a parlé de mon problème. Cette dernière sait, a priori, soigner ce genre de douleur, j'ai vraiment hâte qu'elle me soulage. Même quand je ne bouge pas, mon dos me rend fou.

 

J'entends des coups frapper à la porte, rageant et gémissant j'ouvre, et tombe nez à nez avec Nikita.
-« Salut ! » me dit-elle.
-« Salut. »
-« Toujours coincé ? »
-« C'est horrible... » me lamenté-je.
-« Anouk vient de me dire que tu n'allais pas mieux. Je viens prendre de tes nouvelles. »
-« Merci de ta compassion. »
-« Je peux faire quelque chose ? »

-« Tu serais un ange si tu pouvais aller me chercher un baume pour soulager ce putain de mal de dos... »
-« Je pensais que Ric ou Keiji t'aurait aidé... Bon, eh ben écoute, je descends à la pharmacie et je reviens, OK ? »
-« Merci, je tiens plus là. »
-« La douleur est à quel endroit ? »
-« Les reins. » dis-je avec une grimace de douleur.
-« OK... Je reviens de suite. »
Si je n'avais pas aussi mal, j'aurais souri de la voir s'inquiéter pour moi.

 

Quelques minutes plus tard, des coups retentissent de nouveau, c'est certainement Nikita qui revient...
Non, c'est Anouk vêtue d'un mini short et d'un petit haut transparent, qui rentre tout naturellement dans mon appartement.

-« Quelle propreté ! »
Elle se lance un compliment puisque je la rémunère pour faire le ménage.

 

-« Alors chaton, tu as besoin de doigts habiles pour te soulager ? » me dit-elle avec un air coquin.
Je fais mine de ne pas comprendre le sous-entendu et acquiesce. Elle se place derrière moi et palpe mon dos, même si ça ressemble plus à un pelotage en bonne et due forme.
Elle semble avoir trouvé ce putain de nerf qui me handicape et appuie très fort sur deux points. Une douleur vive et aiguë, plus forte que celle que je supporte depuis hier, me traverse et puis plus rien... La douleur a disparu, j'émets un gémissement de satisfaction.

 

Sans me laisser le temps de la remercier, elle me retourne et, sans attendre mon consentement, elle
m'embrasse à pleine bouche.
C'est comme ça que Nikita nous découvre...

Je repousse Anouk comme je peux, mais le mal est fait, Nikita est là, un O parfait se dessine sur ses lèvres. Soit je suis maudit, soit ma chance auprès des femmes a carrément disparu.
-« Je... la porte était ouverte... Je pose les médicaments ici... bonne soirée... » s'excuse-t-elle en fuyant.
-« Niki... » tenté-je.
Mais la porte se referme déjà. Je me retourne vers Anouk.

 

-« J'ai pas droit à mon petit merci ? » minaude-t-elle, en enroulant une mèche de cheveux roux sur son index.
Bien que superbe pour son âge, je n'ai pas envie d'elle.
-« Merci beaucoup, Anouk, pour ta... dextérité... »
Je me retiens de l'étrangler et lui souris.

Je réussis à la faire partir et une demie-heure plus tard, j'ose enfin aller frapper à la porte de Nikita mais, malgré plusieurs tentatives, elle ne répond pas.
Eh merde ! Me reste plus qu'à aller me coucher...

 

* *

Je décide de m'adresser à elle le lendemain matin, dès qu'elle sortira de son appartement. Ca fait un moment que je la surveille par le judas pour ne pas la louper. Je dois absolument avoir une conversation avec elle !

Et qu'elle n'est pas ma surprise de la voir sortir simplement vêtue d'une mini-jupe en jean et d'un petit haut, bien trop échancré à mon goût...
 

Je sors et la reluque ouvertement d'un regard réprobateur.
-« Tu comptes aller travailler dans cette tenue ? » dis-je avec ironie.
-« Tu comptes jouer le mec jaloux ? » me répond-elle du tac au tac, haussant un sourcil.

OK je l'ai mérité... Je reprends d'une voix moins possessive en tentant de lui expliquer mon point de vue :
-« Tu travailles avec des ados, je suis passé par là... les garçons de cet âge ont les hormones en ébullition, contrairement aux filles, ils ont du mal à retenir leurs pulsions... »
-« Alex, je travaille depuis 6 ans avec des lycéens en pleine puberté, je n'ai aucun conseil à recevoir de ta part ! » me coupe-t-elle.
Elle croise ses bras sous sa poitrine, la mettant innocemment en valeur, je la fixe comme un con.

 

-« J'essai simplement de te faire comprendre... » dis-je, un peu perturbé.
-« Je crois, effectivement, que tu es très bien placé pour m'en parler. Sauf qu'à 32 ans, il est grand temps que tu passes le cap de l'adolescence... » soupire-t-elle. 

OK, encore remis en place.
-« Toi... T'es en colère... » dis-je.
-« Toi, t'es perspicace... » me répond-elle, en fermant sa porte à clé.
-« J'ai pas couché avec elle... » me justifié-je.
-« Tu sais quoi ? Je m'en fou ! »
Pas bon... pas bon du tout...

Nikita

-« Menteuse ! »
Je me retourne sur "Mister nique tout sur son passage" et lui lance mon regard assassin.
-« Pardon ? »
-« Alors, dis-moi pour quelle raison tu m'en veux ? »

-« Peut être bien parce que tu m'as envoyée chercher des médocs pour ton mal de dos et qu'en arrivant tu te faisais masser d'une drôle de façon... Je suis pas ton serviteur ! »
-« C'est elle qui m'a sauté dessus ! »
-« Mon pauvre... » me moqué-je.
-« Serais-tu jalouse ? » me questionne-t-il ravi.

 

Alors là non ! Hors de question ! Je ne vais pas lui donner ce plaisir ! Notre relation, si on peu appeler ça comme ça, ne lui donne aucunement le droit de se croire unique et irrésistible. Il faut le remettre à sa place et vite fait !
-« Ecoute-moi bien, je me fous complètement que tu couches avec toutes les femmes que tu rencontres, mais me concernant, une chose est sûre, ne me prends plus jamais pour ton boy... La prochaine fois, tu te débrouilles. Appelle toutes les femmes en chaleur du quartier, mais tu oublies que tu es mon voisin ou mon ami, OK ? »

Bordel, que ça fait du bien ! Il hausse un sourcil et arbore son sourire ravageur. J'ai envie de le tuer pour cet air suffisant.

 

-« Remarque, vois le bon côté des choses. On va dans le même sens, j'aime pas te voir habillée comme ça et toi, eh ben, tu ne supportes pas que d'autres femmes m'approchent. » me répond-il.
-« Quoi ? » m'indigné-je.
-« Ton attitude est aussi une marque de possessivité, je vois bien que tu craques déjà sur mon charme viril et mature... »
Je me retiens de lui foutre mon poing dans la gueule et me dirige vers les escaliers.

 

Il éclate de rire, ce qui a le don de m'énerver. Je m'arrête et me retourne vers lui :
-« Ah ouais... je craque ? Eh ben, j'aimerais que tu saches que je ne suis absolument pas sous l'emprise de ton charme viril ! Et en ce qui concerne ta maturité, laisse-moi rire, je laisse volontiers ma place aux femmes plus âgées ! »
-« Je suis un homme, pas un gamin... »

-« Les hommes comme toi me laissent froide, tu dois certainement être trop homme pour moi ! » lancé-je, fière de ma répartie.

-« J'ai que 32 ans... »
-« C'est bien ce que je disais ! »
-« T'es vraiment jalouse ! » constate-t-il.
-« Si ça peut te faire plaisir ! »

 

Il passe une main dans ses cheveux, resplendissant d'arrogance et m'adresse son sourire le plus
séducteur, j'ai de plus en plus envie de le boxer !
-« Serais-tu en train de tomber amoureuse de moi ? »
-« Hein ? Tu débloques ! » suffoqué-je face à sa suffisance.
-« T'en es sûre ? »

-« Certaine ! Et maintenant, excuse-moi, mais je dois aller travailler. »

 

Je descends les escaliers et je l'entend me lancer :
-« C'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes ! »

 

Je continue ma descente sans me retourner. Ce n'est que quelques minutes plus tard, que j'éclate de rire devant le comique de la situation. Je le revois, torse et pieds nus dans le couloir cherchant à me prouver qu'il est la meilleure option pour moi.
Les gens dans la rue doivent penser que je suis folle, et le pire c'est qu'ils ont sûrement raison !

bottom of page